La tragédie de l'époque - et de la planète, donc drame à la fois géographique et historique - se joue là, avec toute sa violence drolatique: l'avenir du monde dépend des élections dans une "république bananière". Bananière, l'adjectif est de Chris Hedges, reporter au New York Times et auteur de La Mort de l'élite progressiste (éditions Lux), interviewé par Daniel Mermet sur France Inter. Et en effet la vie politique des États-Unis dépend directement des grands groupes capitalistes, qui paient les campagnes électorales et s'attachent ainsi la loyauté des candidats et des élus.
Photo Christian Hartmann. Reuters |
Que vaut une démocratie quand les partis peuvent dépenser un milliard de dollars dans une campagne? Jeremy Rifkin pose lui aussi la question - qui implique évidemment sa réponse.
La question engendre également des doutes épouvantables sur la suite à attendre de l'épisode en cours. De toutes façons, nous ici, les Européens, n'avons pas notre mot à dire. Nous avons peur de Romney et "votons" Obama par rejet du pire (comme les Américains le font, parait-il). Mais y a t-il pire que l'état des choses, un débat politique noyé dans le storytelling, truqué par les questions de "communication"?
Ça fout la colère de voir la politique française de plus en plus animée, elle aussi, par la lorgnette "communication", une dérive banalisée par les gouvernements socialistes des années 80, institutionnalisée depuis et infiltrée partout par le pouvoir sans retenue des chefs de cab... Histoire que décrit implacablement le film dePierre Schoeller, L'Exercice de l’État.
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