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mardi 18 décembre 2012

19 décembre - En attendant le collaboratif

Dernier rendez-vous de l'atelier Batignolles, cette intéressante expérience de 11 équipes d'architectes et de promoteurs travaillant ensemble pour construire un nouveau quartier... Ils en sont à l'APS (avant-projet sommaire, autant dire que pas mal de choses sont pliées) et présenteront le tout aux élus pour le Copil (pour comité de pilotage, j'adore l'alitération); en janvier. 
J'ai pas encore commencé à écrire, même pas une ligne, à l'exception d'un sommaire - plongée dans le dossier prévue en janvier. Pour l'instant, mon regard est plutôt critique: ces jeunes gens (pour leur immense majorité, des architectes quarantenaires ou moins) n'ont pas pu/su se déboutonner en public. Coincés par la présence des donneurs d'ordre (difficile de critiquer le confrère dans ces conditions)? Timides devant le nombre élevé de participants? Bloqués par la complexité de l'exercice: un max de contraintes, beaucoup d'exigences, des enjeux costauds du genre "inventez-nous s'il vous plait la super ville sympa à vivre mais très dense, pas que pour les riches mais quand même ça sera cher, hyper urbaine vivante mais dans un quartier limite périphérie, économe en énergie avec des panneaux solaires partout mais aussi des usages expérimentaux..." N'en jetez plus!!!
F2G - maquette en novembre

En tout cas, il n'y a pas eu de débats de fond, rien d'enthousiasmant et je me suis plutôt emmerdée dans ces réunions sages, secouées seulement par les critiques SM de Madame mais sans la protection paternelle qui aurait compensé. 
Donc, le sentiment diffus que la mayonnaise n'a pas pris. Malgré tout, il n'aurait sans doute pas été possible de produire un quartier, dans de telles conditions de rapidité et avec de telles exigences de programme, sans ces réunions. Et il me reste à discuter avec tout le monde pour mieux comprendre comment les projets ont mûri et comment ils ont bénéficié de ce processus, un peu collectif mais pas pas très collaboratif. Donc, aussi, comment la méthode peut s'améliorer pour la prochaine étape.


mardi 11 septembre 2012

12 septembre - Copil

Premier rendez-vous des équipes engagées dans l'aventure Batignolles Ouest: plancher devant le Comité de pilotage (au gentil surnom "copil"), à l’hôtel de Ville. Pour l'essentiel, c'est le passage devant les élus et leurs regards inquiets. 
Faut reconnaître que ce projet casse-gueule a de quoi les stresser: perché sur un énorme ouvrage qui coffre des garages de locomotives SNCF, un quartier en forme d'île coincé entre les voies ferrées et le parc Martin Luther King, traversé par une "rue" qui ne mène nulle part (pas de pont encore au-dessus des boulevards extérieurs, tant que de l'autre côté ne sera pas construite la Cité judiciaire). Tout ça aux limites nord-ouest de Paris (ouest d'accord mais nord quand même). Et avec des densités terribles : une partie des immeubles va monter allègrement à 52 mètres. 
Comment faire pour éviter l'effet 5eme élément? Et comment assurer aux promoteurs des revenus sérieux malgré la charge foncière élevée (la Ville de Paris se mouche pas du pied pour réclamer des droits à construire plus que conséquents) et malgré la situation : un quartier pour pionniers plutôt que pour riches bourgeois. 
La riche idée, c'est d'avoir convié autour du gâteau onze équipes d'architectes talentueux, pour les faire travailler en atelier - tout le monde, maîtres d'ouvrages compris, autour de la table. En espérant une saine émulation, qui suscite l'invention de formes et d'usages innovants. Mais la formule se heurte à trois gros hic : chaque équipe a de son côté beaucoup de problèmes compliqués à résoudre. Et peu de chromosomes communs avec les voisins, qui sont de surcroît trop nombreux pour que les dialogues s'instaurent aisément. D'où une grosse difficulté à collaborer, tant sur les volumes que sur les rez-de-chaussée. Du moins après deux mois d'exercice.

mercredi 27 juin 2012

28 juin - Pas facile

Ils sont tous là, autour de la table, dans une pièce trop petite, avec leurs morceaux de mousse ou de carton qui fabriquent des maquettes, à tenter d'accorder leurs violons. Ils partagent une même inquiétude devant les densités qu'ils doivent appliquer aux îlots sur lesquels ils travaillent - "tombés en syncope", selon la formule de l'un d'eux, lorsqu'ils ont commencé à faire entrer les mètres carrés demandés sur leurs parcelles. Alors ils cherchent comment attraper le soleil, comment faire pénétrer le parc à l'intérieur des îlots, comment créer des porosités, avec quelles transparences... 
Ils sont onze équipes d'architectes, travaillant avec cinq promoteurs, pour fabriquer le quartier ouest des nouvelles Batignolles, entre voies ferrées et parc récemment inauguré (conçu par Jacqueline Osty, avec François Grether urbaniste en chef). Tout ce joli monde réuni en atelier, pour imaginer une ville vivable (et vendable, pas facile à des prix pareils! Les logements privés tournent à 17000 € le m2). Autant dire que c'est pas du tout cuit, ici (limite nord de Paris). 
Ils se posent des questions de hauteurs : combien d'émergences à 50 mètres (on évite le mot "tour")? Pour fabriquer quel skyline? Ils craignent les ombres portées de leurs bâtiments sur le parc et sur les promenades (pas de miracle, en hiver l'ombre d'un immeuble atteint le triple de sa hauteur), les vents à utiliser pour des ventilations naturelles mais en évitant qu'ils s'engouffrent méchamment dans les rues. On leur demande de fabriquer un socle (avec des commerces mais pas seulement) et ils ne savent pas si c'est une si bonne idée...
Foutu pari!

mercredi 20 juin 2012

21 juin - Un autre monde

Un nouveau boulot commence, pour l'opération Batignolles - ça ne fait pas de mal de bosser un peu à Paris. Mais vif sentiment de dispersion. Saint-Étienne sur le feu (grosse pression pour écrire un livre en un mois, là-bas ils se demandent comment c'est possible; parfois moi aussi mais j'évite de le dire), Nantes toujours sur un coin de table (l'expo sur l'Ile à fignoler, un prochain numéro des Chroniques à projeter, mais tranquille jusqu'à l'automne), Malakoff en souffrance (à reprendre en août). Et Batignolles, nouveau dossier : faire le récit d'une démarche urbaine assez rare, l'organisation d'un atelier dans lequel travaillent ensemble les aménageurs, l'urbaniste en chef François Grether et la paysagiste Jacqueline Osty, cinq promoteurs et leurs onze architectes... Du ramdam en perspective, des débats intenses j'espère...Pour moi une occasion de me stimuler les neurones, avec en ligne de mire ces satanés questionnements sur la ville du 21e siècle (qui sera ou ne sera pas: à quelles conditions?) - comment l'imaginer durable, aimable, confortable??? Encore une fois prendre un bain d'optimisme pour réaffirmer l'avenir de la ville européenne, envers et contre tout. 
Et pendant ce temps-là, mon cœur est ailleurs. Parce que toutes ces histoires, au fond, comptent pour rien alors que je pense à l'amant, je soupire et désire, rêve de tout ce temps à partager, à ses côtés. Un autre monde, où dire et faire l'amour serait bien plus important que travailler, bien plus important même que participer à la fabrication du monde futur (oups).
Comment je fais, pour me concentrer ?