Fête du Grand prix de l'urbanisme - avec la soirée de l’Équerre d'argent en janvier, c'est LE grand rendez-vous de l'année, sorte d'obligation professionnelle pour moi: depuis quelques années, j'en ressors avec des commandes ou des pistes de boulot pour l'année à venir. Et j'en ai bien besoin ces temps-ci, puisque je cherche à me diversifier, côté privés plutôt que publics qui, de toutes façons, vont geler leurs commandes jusqu'aux élections municipales. Donc, faut être en forme, volubile et sérieuse à la fois, convaincue. Pas exactement comme ça que je me sens, mais je fais confiance à la force de l'habitude et à la coupe de champagne, qui aide pendant une demi-heure.
Cette année, François Grether est fêté - valeur sûre de l'urbanisme à la française, qui avait étonnamment échappé à l'honneur jusqu'à présent. Un homme de bon sens consensuel, peut-être trop, reconnu par tous mais pas vraiment admiré et qui ne fera pas d'émules. Il craint un peu les feux de la rampe et pourtant était malheureux que ce prix ne lui soit pas encore tombé dessus - humaines contradictions.
Comment pétiller? Bon sang! Je regarde mon amoureux dans la foule, incognito sauf de quelques amis: comme de juste, il dégage ce mélange de virilité et de gentillesse riante qui me plait. Je me souviens des éditions précédentes, où je l'observais de loin, avec fierté. Mais cette année, plus tristounette, comme si l'ère de la conquête était derrière moi. Comme si la crainte de l'habitude pesait plus que les promesses. Je n'ai jamais su construire une relation durable et heureuse: tous ces échecs me poussent entre les omoplates (là où j'ai mal depuis une semaine). Et le doute : ai-je appris assez pour éviter de me planter encore?
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