"Il pleut sur Nantes, donne-moi la main, le ciel de Nantes rend mon cœur chagrin." C'est la journée Barbara sur France Inter, et les souvenirs se mélangent dans mon cœur chagrin avec le temps gris et mon amant nantais encore un peu loin.
Pourquoi imagine-t-elle à Nantes, justement, la mort du père violeur ? J'aurais aimé lui poser la question, puisque de toute évidence c'est un choix poétique: elle raconte un "chemin qui longe la mer" pour aller au cimetière et bien sûr il n'y a ici que la Loire, l'océan est loin. A l'époque, Nantes avait sans doute une image grise, triste, très éloignée de celle d'aujourd'hui.
Barbara (Monique Andrée de ses vrais prénoms, aussi difficiles à porter l'un que l'autre), c'est toute une adolescence. J'aimais mieux que tout "Pierre" et la pluie sur le carreau et l'attente d'un homme aimé. J'écoutais en boucle "Göttingen", "Si la photo est bonne", ce mélange parfait de mélancolie et d'ironie. Sans doute pourquoi, encore aujourd'hui, cette voix me donne le frisson. Un tragique dont moi, violée aussi, abusée, incestée, j'ai appris à me délivrer. Mais il en reste bien sûr toujours quelque chose - et je l'entends, là.
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