mardi 4 septembre 2012

5 septembre - La peau du dos

Objectif 500 000 logements par an. Vu les besoins, ça semble normal : on dirait qu'il en manque déjà 900 000 et quelques 300 000 supplémentaires devraient être nécessaires dans la prochaine décennie. Mais difficile d'y croire alors que les meilleures années d'avant la crise de 2008 étaient très inférieures et que le volume des constructions a sérieusement baissé ces temps-ci: on en attend à peine plus de 310 000 en 2012 et les chutes des ventes ne devraient pas doper les chiffres. Sur ce total, le ministère espère 150 000 logements sociaux. Pas évident non plus: l'année record 2010 a plafonné à 131 000.
Alors Cécile Duflot dégaine un projet de loi qui tente de prendre le problème en tenaille,  carotte et bâton. Côté carotte, libérer des terrains de l’État - et même gratos -  pour répondre à la demande des promoteurs selon qui le coût du foncier est le premier obstacle. 900 sites répertoriés, environ 2000 ha, ça peut aider. Mais le plus intéressant, ce serait des gros patrimoines comme ceux de RFF et de la SNCF, qui les lâchent avec des élastiques (pas touche à l'outil de travail, esprit cheminot): ils étaient initialement prévus mais on en parle plus. Et puis comment faire quand des villes comme Paris réclament aux opérateurs des charges foncières hallucinantes, qui forcément font grimper les prix?
Autre stimulant, les sous: les livrets A vont pouvoir augmenter - mais il semble qu'ils ne sont déjà pas consommés à leur niveau actuel.
Côté bâton, haro sur les vilaines villes qui ne remplissent pas leurs obligations SRU - 20% de logement social prévus avant, 25% dorénavant, sauf dans les villes qui ont semble-t-il assez. 1000 communes se permettent aujourd'hui de ne pas répondre à cette demande. Les amendes devraient être multipliées par 5 et, plus efficace sans doute, ne pas être distribuées aux intercommunalités puisque c'était une manière de leur rendre ce qu'on leur avait piqué. 
Il y aurait aussi d'autres arguments, en particulier revoir la répartition de la DGF, la dotation globale de fonctionnement, qui alimente les collectivités locales mais sans favoriser réellement celles qui font le plus d'effort. Parce qu'il faut reconnaître que dans les zones les plus tendues, comme l'Ile-de-France et les bords de mer, récupérer des immeubles dans les centres pour les transformer en logements sociaux, ça coûte la peau du dos. Pas facile d'être vertueux.

1 commentaire:

  1. Oups, mauvaise foi: la SNCF et RFF contribuent largement à la liste des terrains "mobilisables". Ce qui ne permet pas d'espérer leur libération rapide pour autant!

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