mardi 18 septembre 2012

19 septembre - Sublime

Le Louvre, il en a l'habitude, se construit sur lui-même. Ça dure depuis Philippe Auguste, dont la forteresse du 12e siècle a servi de fondations au château. Ensuite, chantiers après chantiers, rois après rois, empereurs, présidents de républiques, le palais a grandi en même temps que la ville autour, s'est transformé, est devenu musée, puis grand musée... Son histoire, je lai racontée dans un livre, alors forcément, je reste attachée au lieu - un peu comme s'il m'appartenait, par la force du récit que je lui ai donné (Le Grand Louvre - De la Pyramide à l'Orangerie, avec Jean Lebrat, éditions Le Moniteur, 1999)



 Et voilà une nouvelle étape : le département des arts de l'Islam, creusé sous la cour Visconti, l’un des derniers espaces du palais encore disponibles, un espace sublime, au sens baroque et chimique du mot - qui élève, transforme un désir, fait passer un corps de l'état solide à l'état gazeux... Tour de force des architectes Mario Bellini et Rudy Ricciotti - mais au fond ça ne m'étonne pas, comme si le lieu avait toujours réussi à tirer le meilleur de tous ceux qui y sont intervenus.
Les festivités autour de l'inauguration sont intenses - justifiées puuisque chaque étape du Grand Louvre en mérite autant mais aussi en vertu de l'époque, soucieuse de réhabiliter l'islam - oh tous ces discours bienséants sur l'air du "ne pas confondre les méchants islamistes et les beautés d'une culture"... Et après tout, l'islam a en effet été entendu largement puisque toutes sortes d'objets sont présents ici, loin du religieux, ou franchement chrétiens comme le baptistère de Saint-Louis, fabriqué en Égypte ou en Syrie au 14e siècle.
Mais au-delà de toutes ces choses accumulées ici, le plus beau restera spatial à mes yeux. La courbe de cette toiture dorée. L'incroyable "Porte ottomane" reconstituée sur 12 mètres...
Mur Ottoman © Musée du Louvre,  RMN / Raphaël Chipault


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