"L'art est dans la ville". C'est un livre et une conférence, au Mac Val de Vitry, lieu aimable de la proche banlieue, où l'art contemporain se vit avec souplesse. Vitry, où s'expose Dubuffet et sa citation : "L'art doit surgir là où on ne l'attend pas, par surprise".
L'art urbain, depuis le livre publié avec Ariella Masboungi (Penser la ville par l'art contemporain, éditions de la Villette, 2004), est un choix de vie pour moi. A l'époque, je découvrais un continent, le travail avec Jean-Dominique Secondi m'apprenait à quel point les artistes révèlent les enjeux de la ville contemporaine. Beaucoup plus passionnant que les débats sur telle ou telle œuvre disposée dans l'espace public, c'est comprendre comment une démarche artistique peut contribuer à un dévoilement du monde. Donc voir le projet urbain autrement.
Évidemment il n'est pas question de participer à la disneysation de la ville ni à la folie de la distraction. Mais pas non plus de remplir l'espace (surtout pas, il est déjà bien assez plein) ni de l'embellir (même si Daniel Buren, dans ce livre, explique combien il est essentiel d'apporter de la beauté) ni de donner du sens à l'aménagement urbain (ce sens, il l'a ou ne l'a pas, avec ou sens intervention d'artistes!). Il s'agit de regarder, d'écouter, de voir et d'entendre. Pour dire et traduire. Pour montrer.
Et bien sûr c'est le monstre qui montre le mieux. Donc il va toujours déranger cet art nécessaire. Au moins un peu.
J'écris ces mots-là, malheureuse de pratiquer un art qui met tout le monde d'accord, qui ne dérange plus. Ça me rend malade.
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