Premier rendez-vous des équipes engagées dans l'aventure Batignolles Ouest: plancher devant le Comité de pilotage (au gentil surnom "copil"), à l’hôtel de Ville. Pour l'essentiel, c'est le passage devant les élus et leurs regards inquiets.
Faut reconnaître que ce projet casse-gueule a de quoi les stresser: perché sur un énorme ouvrage qui coffre des garages de locomotives SNCF, un quartier en forme d'île coincé entre les voies ferrées et le parc Martin Luther King, traversé par une "rue" qui ne mène nulle part (pas de pont encore au-dessus des boulevards extérieurs, tant que de l'autre côté ne sera pas construite la Cité judiciaire). Tout ça aux limites nord-ouest de Paris (ouest d'accord mais nord quand même). Et avec des densités terribles : une partie des immeubles va monter allègrement à 52 mètres.
Comment faire pour éviter l'effet 5eme élément? Et comment assurer aux promoteurs des revenus sérieux malgré la charge foncière élevée (la Ville de Paris se mouche pas du pied pour réclamer des droits à construire plus que conséquents) et malgré la situation : un quartier pour pionniers plutôt que pour riches bourgeois.
La riche idée, c'est d'avoir convié autour du gâteau onze équipes d'architectes talentueux, pour les faire travailler en atelier - tout le monde, maîtres d'ouvrages compris, autour de la table. En espérant une saine émulation, qui suscite l'invention de formes et d'usages innovants. Mais la formule se heurte à trois gros hic : chaque équipe a de son côté beaucoup de problèmes compliqués à résoudre. Et peu de chromosomes communs avec les voisins, qui sont de surcroît trop nombreux pour que les dialogues s'instaurent aisément. D'où une grosse difficulté à collaborer, tant sur les volumes que sur les rez-de-chaussée. Du moins après deux mois d'exercice.
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