Au bout du rouleau, je sors de la dualité bioénergie-travail d'écriture. Comme passer d'une route de montagne à une dernière ligne droite, en me demandant où je vais trouver les réserves. Bien sûr, pour de vrai, je ne risque pas grand chose, je vais forcément atteindre jeudi soir. Alors pourquoi je tremble? J'ai abandonné l'idée d'avoir terminé, donc j'enverrai ce qui sera bouclé. Pas fière mais tout de même mission remplie aux trois-quarts. Restera une semaine de travail au retour, en août. Alors pourquoi je tremble?
Me rappelle tous ces autres livres terminés, certains dans la facilité, d'autres dans l'effroi, la peine. Les premiers m'ont donné confiance, les seconds m'interrogent : est-ce si nécessaire de continuer ce boulot? Mais que pourrais-je bien fabriquer d'autre pour gagner ma vie? Il aurait fallu apprendre à faire travailler les autres mais j'étais pas armée pour exercer ce genre d'autorité ni pour organiser. Alors je sais bien que je vais continuer, au moins tant que j'aurais des clients pour me le commander. Ou tant que je n'accepterais pas de devenir pauvre. Peut-être est-ce une raison de trembler : j'ai rêvé si souvent d'écrire autre chose, de me libérer la tête pour créer des mots qui me viendraient de l'intérieur et pas de la parole des autres. Je pleure de ne pas donner liberté à mes mots.
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