Fin de stage: c'est comme de quitter la maison de famille après une réunion du même nom. Du moins l'idée que je m'en fais parce que de famille je n'ai pas vraiment l'expérience. Des étés avec un cousin quand nous étions enfants, des réveillons autour de Papa quand il était déjà vieux, un mariage chez ma tante quelques mois après la mort de Maman. Pas forcément de bons souvenirs.
Ma famille, la vraie, c'est juste un frère et une sœur, que j'aime. Mais avec le sentiment de ne pas pouvoir tout leur dire. Du temps de mes grands désespoirs, jamais pu partager avec eux. Et s'il y a des reproches (pourquoi "si"? forcement il y en a!), nous ne les exprimons pas. La famille, c'est évidemment aussi ma fille - mais elle est si loin, en géographie comme en relation...
Me restent les autres "familles", celles que je bidouille de ci de là. Les amis, choisis, avec qui souvent des intimités profondes sont partagées. Et puis ce groupe de bioénergie, retrouvé régulièrement depuis des années, certains sont partis, de nouveaux sont arrivés, nous avons changé. Nous connaissons les uns des autres les vraies souffrances, les échecs, les dépassements. Nous nous parlons durement et doucement, avec solidarité et agacement. Nous partageons quelques visions du monde pas si évidentes ailleurs. Avec eux, j'ai appris le respect mieux qu'avec toute autre relation, moi qui ai tant de mal à laisser l'autre respirer tout comme il l'entend, qui ai si peur de ne pas être entendue.
Ça me rappelle cette conférence sur la "considération", qui avait à voir avec la confiance en l'autre.
Ce groupe est bien une famille parce que nous y grandissons. Et nous y voyons notre père vieillir (ce qui bien sûr provoque de nouvelles craintes).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire