dimanche 15 juillet 2012

16 juillet - Le pouvoir de dire non

Les 16-17 juillet 1942, à Paris, 9 000 fonctionnaires français (dont 4 000 policiers) ont été mobilisés pour l'opération  restée dans l'histoire associée à la rafle du Vel d'Hiv - mais n'ont été conduits dans ce stade que les familles avec enfants, les autres allant à Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Une collaboration orchestrée, entre autres, par le commissaire général aux questions juives, Louis Darquier (dit de Pellepoix, nom à rallonge dont il s'était affublé par soif de noblesse) et  Jean Leguay, ancien secrétaire général de la préfecture de la Marne et adjoint de René Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy. commissaire général aux questions juives.
Les troupes allemandes en avaient prévu 22 000. Ils ne seront "que" 12 884 juifs parisiens arrêtés par la police française (3 031 hommes, 5 802 femmes, 4 051 enfants): il semblerait que certains policiers aient prévenu les familles ou en aient délibérément laissé s'échapper. Ils ne suffisent pas à apaiser la honte nationale (et il y en aura bien d'autres avant la fin de la guerre, notamment à l'encontre des enfants). Pourtant ces transgressions rendent hommage à l'humain, à la conscience. 

 August Landmesser : l'homme qui refusa de faire le salut nazi


Cette photo d'un employé des chantiers navals de Hambourg, refusant  de faire le salut nazi lors du lancement d'un bateau, en 1936, fait le tour du monde sur le Net depuis qu'un site japonais de soutien aux victimes du séisme et du tsunami l'a montrée en icône du "pouvoir de dire non". August Landmesser s'était marié un an avant avec une juive, ce qui leur valut l'opprobre, l'enfermement et la mort. C'est une fille du couple qui a reconnu son père sur la photo et reconstitué l'histoire. Certains ont été déçus: l'héroïsme était plus amoureux qu'idéologique. Comme si l'affect avait moins de valeur que l'intellect... 


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