dimanche 10 juin 2012

11 juin - En être ou ne pas en être

Donc, les footeux ont choisi d'organiser l'Euro à la fois en Pologne (bon élève de l'Europe) ET en Ukraine (mauvais élève du camp soviétique). Pas de chance pour les Français, ils commencent à œuvrer côté Ukraine,  nos officiels ne font donc pas le déplacement (boycott assuré par de nombreux autres pays). Et même s'ils restent en lice ça ne va pas s'arranger : leur tableau ne joue jamais en Pologne. 
Pas fréquentable l'Ukraine : avant l'emprisonnement de Ioulia Timochenko, on se souvient de l'empoisonnement de Viktor Iouchtchenko alors chef de l'opposition , de Tchernobyl... Aujourd'hui, ce sont les réseaux de prostitution qui font parler d'eux (traitement privilégié et gros bénefs attendus par les mafieux grâce à l'Euro). 
Sport et politique : très vieille histoire (il paraît que les jeux olympiques grecs connaissaient déjà ça). Pas de quoi s'en offusquer puisque, après tout, ces compétitions ne sont que des guerres "par d'autres moyens" (pour détourner la formule de Clausewitz : "La guerre n'est qu'un prolongement de la politique par d'autres moyens"). Et je suis d'accord pour compter comme un progrès le choix de se foutre des pâtées sur un terrain de sport plutôt que se foutre sur la gueule sur un futur champ de ruines . 
Ce chevauchement entre politique et sport a provoqué des moments effroyables (les JO  de Nuremberg en 36, les morts de Munich en 72...) mais il y a aussi de belles histoires comme la colère qui a secoué la Nouvelle-Zélande lorsque les All Blacks ont reçu l'Afrique du Sud en 1956 : courageusement, le gouvernement avait laissé les autorités rugbystiques décider, les manifs de rue ont mobilisé des foules, étonnantes dans cette contrée tranquille. En 76, ce sont les All Blacks qui y vont, ce qui provoque aux JO le boycott de 22 pays.
Mais pour tout avouer, rien de signifiant ou d'intéressant dans l'Euro aujourd'hui (à part le fric et le dopage, il reste quoi?). Ce que va y faire l'équipe de France, je m'en bats l’œil - maintenant qu'ils sont redevenus sages, ils ne risquent plus de nous offrir de ces beaux moments tragiques, du genre des psychodrames pour douche et bus qui ont rendu passionnante la visite en Afrique du Sud.
 

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