Ils sont partis le 28 mars de Florange, ils arrivent à Paris pour le Vendredi Saint. (sûr que ces syndicalistes pur jus n'apprécieront pas la comparaison, d'ailleurs ils ne se lamentent pas, ils font la fête le soir au Trocadéro).
Dix jours de "marche de l'acier", contre la fermeture de hauts-fourneaux lorrains. Les métallos d'Arcelor Mittal n'étaient pas franchement entraînés, alors les 340 kilomètres du parcours les ont fait souffrir. Drôle de carême, qui leur a mis les pieds en sang, à défaut de couronnes d'épines.
Leur sacrifice sent-il l'arrière-garde? Au moment où tout le monde parle de ré-industrialisation ou de consommer français, ça vaudrait le coup d'y réfléchir à deux fois avant de laisser s'écrouler les derniers pans de la sidérurgie européenne. Mais comment faire? Le grand obstacle n'est pas seulement dans la mondialisation (la concurrence chinoise pèse sur toutes les industries, même les plus vertes et porteuses d'avenir, comme le solaire, qui se casse la figure en Allemagne comme en France) mais dans sa financiarisation (ouah les vilains mots): en jouant autant sur le métal que sur sa représentation boursière, la famille Mittal s'est fait des couilles en acier en rachetant Arcelor.
Ce serait bien si Pâques sonnait vraiment la résurrection dimanche prochain, si on voyait la fin de la crise. Chui un peu pessimiste. Heureusement, Lavilliers va chanter "Les Mains d'or" au concert du Trocadéro. "Travailler encore, travailler encore, forger l'acier rouge avec mes mains d'or" - une danse qui me file des frissons... surtout dans sa version avec Balbino Medellin : http://www.youtube.com/watch?v=IYX25w_pwhs
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