C'est le mot du jour: "loyauté". Au moment où le navire Sarkozi prend l'eau alors que le vent souffle sur la poupe de Hollande, ça circule d'un bateau l'autre. Bayrou, à qui ne reste plus que la carte éthique, souligne que justement c'est de "loyauté" que le monde a besoin. Invitation à regarder les derniers débats avant premier tour avec ces lunettes-là.
Un beau mot. Intéressant à la fois en politique et dans l'intime. Je l'aime mieux en forme d'espérance que de jugement - toujours menacée de me sentir déloyale, évidemment, moi qui ai cessé d'aimer mes parents lorsque j'ai compris qu'il était plus important d'être libre d'eux qu'être fidèle à une idée. Après tout, les 10 Paroles de vie commandent de "respecter" ses parents, pas de les aimer. Le prix de cette révolte, c'est la culpabilité qui guette (l’œil dans la tombe), la menace d'être confrontée à la faute "tapie" (il faut lire Marie Balmary, en particulier La Divine Origine - Dieu n'a pas créé l'homme, pour comprendre comment cette faute est d'abord tapie à l'intérieur de chacun de nous).
Ces jours-ci, elle me tire les orteils, la culpabilité, ce machin qui interdit d'abord d'être loyal à soi-même : dit comme ça, le choix égoïste semble friser le monstrueux pourtant qui va occuper ma place si je me mets tout le temps à celle des autres? Alors j'écoute ceux qui me disent "ce n'est pas ton problème". Ou encore la grande Marguerite (celle d'Hiroshima mon amour, toujours), sa défense de l'amour, du désir, de la jouissance: être, ce n'est pas raisonnable. Être, le seul vrai devoir, qui fuit les bondieuseries mais encourage l'humain.
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