Promoteurs, imam, habitants, architectes... Une journée sur le quartier Malakoff. Ce que j'aime dans ce métier (difficile à estampiller et long à décrire), c'est l'occasion de rencontrer toute une diversité de personnalités, autant de points de vue, d'intérêts pas nécessairement convergents, de pratiques et de complaintes. Ici des tours à réhabiliter et des barres (les habitants de Malakoff les appellent des "bananes"), des logements et des bureaux à construire, une mosquée toute neuve, un quartier neuf à deux pas de la gare (mi quartier d'affaires, mi ville classique) pensé en même temps qu'un grand ensemble où vit une des populations les plus pauvres de France.
Les projets urbains sont passionnants parce qu'ils n'existent que dans la complexité, l'intensité du réel. On y parle de géographie, d'histoire, d'avenir, de politique. Comme le dit Antoine Grumbach, ils réussissent à condition de toucher à la fois le physique (la transformation visible, les aménagements), le symbolique (les espérances, les discours, les peurs) et l'imaginaire (souvent lié à l'histoire et à ses traces). Ce qui pourrait être une définition de la politique, aussi. Pourrait.
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