Grand Prix de l'urbanisme : Michel Desvigne a remporté la timbale 2011 et en reçoit aujourd'hui les honneurs. Histoire d'une génération de paysagistes, formés par Michel Corajoud (Grand Prix 2003), avec pour tête de file Alexandre Chemetoff (Grand Prix 2000) : le paysage n'est plus une question d'espaces verts, de jardins; il est devenu l'essence de l'espace public (espace partagé par la communauté, donc politique) et il a renouvelé la manière de penser l'urbanisme, ses liens avec la géographie, l'histoire, le territoire dans toutes ses échelles - y compris les très grandes échelles (région, pays...).
L'urbanisme, avant, était aux mains des architectes (donc surtout formel) ou des planificateurs (alors statistique et démographique). Michel Desvigne, dans ce roman, occupe une place singulière : homme de concept (quasiment un intello) plus que jardinier, novateur dans sa manière de gérer le temps (les temps d'un projet sont si divers, contradictoires, le paysage y joue un rôle majeur pour "préparer les territoires à leurs vocations futures"). Dispersé en multiples points de la planète, il a quelque chose de délicat, d'alerte - si j'ose, je dirais même joyeux. Loin de la dimension profondément dramatique de Corajoud (dont l'humanisme parfois si intense en devient douloureux) comme de la tentation héroïque de Chemetoff, démiurge en lutte contre l'univers.
Dans la foule (le Grand Prix est LE moment de l'année où se retrouvent tous les acteurs de ce milieu), je regarde mon homme, mon amant qui ne veut plus se séparer de moi - espace-temps fragile où je ne me sens plus sûre de rien. Il y a un an, j'étais si fière de lui, de le montrer à mes copines, heureuse. Je savais que j'avais entrepris une aventure difficile, si désireuse de bien faire et quand même confiante dans une issue favorable - il était comme le Prix que j'allais enfin gagner, mérité. Mais inconsciente du prix à payer (arrogante sans doute sur l'idée que j'avais déjà assez payé).
L'amour est comme l'urbanisme : un travail du projet, où imaginer une transformation et la partager.
L'urbanisme, avant, était aux mains des architectes (donc surtout formel) ou des planificateurs (alors statistique et démographique). Michel Desvigne, dans ce roman, occupe une place singulière : homme de concept (quasiment un intello) plus que jardinier, novateur dans sa manière de gérer le temps (les temps d'un projet sont si divers, contradictoires, le paysage y joue un rôle majeur pour "préparer les territoires à leurs vocations futures"). Dispersé en multiples points de la planète, il a quelque chose de délicat, d'alerte - si j'ose, je dirais même joyeux. Loin de la dimension profondément dramatique de Corajoud (dont l'humanisme parfois si intense en devient douloureux) comme de la tentation héroïque de Chemetoff, démiurge en lutte contre l'univers.
Dans la foule (le Grand Prix est LE moment de l'année où se retrouvent tous les acteurs de ce milieu), je regarde mon homme, mon amant qui ne veut plus se séparer de moi - espace-temps fragile où je ne me sens plus sûre de rien. Il y a un an, j'étais si fière de lui, de le montrer à mes copines, heureuse. Je savais que j'avais entrepris une aventure difficile, si désireuse de bien faire et quand même confiante dans une issue favorable - il était comme le Prix que j'allais enfin gagner, mérité. Mais inconsciente du prix à payer (arrogante sans doute sur l'idée que j'avais déjà assez payé).
L'amour est comme l'urbanisme : un travail du projet, où imaginer une transformation et la partager.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire