Moment de communion "républicaine" (le grand mot ces jours-ci): le président élu devient le président tout court et le sortant devient l'ancien. La solennité, ça m'a toujours pesé (ou fait rigoler), cette fois ne déroge pas à la règle, même si elle éveille les souvenirs de circonstances comparables, en 1981 - en parler au téléphone avec Mathilde, dimanche, c'était émouvant, j'étais enceinte à la Bastille, elle a trente ans maintenant et vit au bout du monde.
Avec Hollande, c'est moins compassé (pas de roses rouges tendues par des ombres cachées dans les recoins du Panthéon) mais pourquoi diable avait-il besoin d'aller secouer les mannes de Jules Ferry, colonisateur au racisme peu fréquentable ? Comme si la "jeunesse" et les "enjeux de formation" avaient besoin d'un tel ancêtre! Les cendres de Marie Curie valent bien mieux à mes yeux (une femme, une immigrée, une créatrice) mais là aussi : la légitimité d'aujourd'hui est-elle si fragile qu'elle impose de s'inscrire dans d'aussi poussiéreuses lignées? En France, on a tendance à considérer que le symbolique se rattache nécessairement à des figures du passé.
L'avantage de ce choix, c'est de rappeler que les "héros" politiques sont sujets à débat - puisqu'ils disent et font aussi des conneries. Ça relativise.
Autre choix du jour : le président présente son Premier ministre. Je vois bien Jean-Marc Ayrault, germaniste et pondéré, tenter un rapprochement franco-allemand. Du côté des Nantais, branle-bas de combat - les rangs risquent de se dégarnir dans les services de la métropole, y compris chez mes interlocuteurs habituels qui (on les comprend) vont avoir envie de monter à la capitale.
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