Notre-Dame des Landes, grand rendez-vous. Des foules, pas toutes là pour les mêmes raisons mais l'opposition à ce projet d'aéroport fédère les "déçus" de gauche (difficile de parler de déception, ni le Front de gauche ni les écolos ne se faisaient d'illusion en élisant le "moindre mal").
Un beau dossier, bien symbolique, qui va empoisonner durablement le gouvernement. Parce qu'il représente idéalement les doutes sur le modèle de société, le besoin d'un virage drastique ou l'espoir d'une négociation encore avec les modes de vie actuels. Parce qu'il est défendu par le Premier ministre lui-même - et ça pèse plus négativement que positivement dans la balance (signe des temps: autrefois, le poste au gouvernement était une garantie de succès pour un projet). Parce que les mots d'ordre anti Vinci sont convaincants - pas sûr du tout que ce projet privé soit sérieusement contrôlé par la collectivité publique. Parce que le projet a de gros défauts - par exemple celui de prévoir des nappes de parkings en surface, peu coûteux et bien rentables mais stupidement dévoreurs de terres cultivables. Parce que la négociation avec les anti a été menée sans égards ni subtilité - c'est d'un autre âge, la brutalité des technocrates qui ont raison, mais les "intelligents" ne l'ont toujours pas compris.
La liste pourrait continuer.
Ce qui à mes yeux rendrait ce projet défendable, ce serait une vision à long terme, à l'échelle de la région Ouest : une infrastructure réellement moderne, économe, reliée par des transports collectifs performants aux grandes villes des environs, à commencer par Nantes et Rennes. Le projet de réaliser un tram-train entre les deux capitales bretonnes et ainsi de donner forme à une vraie métropole est bien dans les cartons (pour 2025, disait-on) mais pas confirmé du tout - quant à celui qui doit relier l'aéroport à la gare de Nantes, on n'en parle pas beaucoup. L'autre idée, c'est la résurrection ici du fameux 3ème aéroport: à 2h de TGV de Paris, ce serait raisonnable. Une manière de desserrer l'étau qui pèse sur l'Ile-de-France, de décentraliser profondément ce pays.
Quant à savoir si le transport aérien va perdre en intensité dans les décennies à venir (prédiction écolo), je suis pas convaincue: la véritable échelle des échanges, c'est la planète et je vois mal comment les humains pourraient régresser sur ce point. Et d'imaginer comment nous allons inventer de nouveaux vols, de nouveaux aéronefs - avec bien sûr, des dirigeables (l'aérostat, plus léger que l'air, a toutes vertus écolo par rapport à l'aérodyne, plus lourd).
http://www.creations-sites.net/vivreecolo/article19-a.htm |
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