jeudi 13 septembre 2012

14 septembre - Le coût de l’inaction

Deux jours de "Conférence environnementale". Il y en a même qui ont décliné l'invitation, en estimant que rien ne pouvait sortir d'un si rapide échange, alors que les sujets qui fâchent ne manquent pas. D'abord la fameuse "transition énergétique", qu'il n'est plus temps de reporter. Isabelle Autissier et Serge Orru, qui dirigent WWF France, implorent les politiques de peser "le coût de l’inaction" avant de décider de ne rien décider. Mais la rencontre de cette année va sans doute se contenter de fixer les cadres du "débat citoyen" promis sur le thème de l'énergie. Les Français sont-ils capables comme les Japonais sont en train de le faire, de renoncer très vite au nucléaire?
Les autres thèmes : biodiversité, relations entre santé et environnement, fiscalité écologique - un sujet particulièrement vif, car de grosses économies pourraient être faites si l’État arrêtait de subventionner les pollueurs (kérosène, poids-lourds, agrocarburants...): 6 milliards estiment les ONG, moins pense Bercy mais quand même un paquet. Et si nous réinventions une taxe? Et si on commençait à se passer de cette saleté de diesel (71% du parc automobile français, une honte pour les cancers nationaux)?
La question reste celle que pose Edgar Morin : se préparer à la mutation. Ça vaut aussi pour tout le reste. Même si elle pousse loin le bouchon, la journaliste britannique Sophie Pedder (qui dirige à Paris le bureau de The Economist) a-t-elle tort lorsqu'elle invite ce pays à se réveiller de ses illusions : pour préserver ce "modèle français" tant vanté, il faudrait renoncer à ce qui l'encombre - par exemple la multiplication des fonctionnaires dans les collectivités. Son livre Le Déni français nous traite d'enfants gâtés, en quoi elle fait fort peu de cas de la pauvreté, qui se creuse. Mais le manque de soutien à l'initiative, l'inefficacité de l'aide aux chômeurs, les débats sur les sexes des anges dès qu'on parle de l'entreprise, l'absence de réalisme à évaluer les perspectives d'avenir... Et une classe politique qui ne fait pas son boulot en n'osant pas prévoir. Pourtant, ce serait leur meilleur point d'honneur.

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