Petit intermède entre deux théâtres avignonnais, les photos d'Arles. Dans la grande chaleur, le plaisir d'arpenter une autre ville en proie à l'art, à la ferveur festivalière, aux foules aussi. Tout le monde dit que c'est décevant cette année - "ils" ont fait des économies, il y a moins d'espaces occupés. Mais même comme ça, il y a toujours quelques pépites à dégotter, avec la jubilation de la découverte, des surprises, du détour.
Par exemple Jonathan Torgovnik, prix découverte - jeune israélien vivant au Cap, qui raconte les femmes rwandaises violées.
Jonathan Torgovnik- Justin et sa fille, Rwanda |
Au détour: c'est une des merveilles des vacances. Toujours quelque chose se cache derrière le prochain virage. Dans la vie de tous les jours, c'est plus difficile d'y croire (trop balisé, ce chemin-là) et pourtant, la sagesse, ce serait de vivre chaque jour ainsi. Ouvert à la surprise.
Le travail de Torgovnik, un choc. Les photos sont denses, frontales. Les textes qui les accompagnent témoignent de ces vies qui ont traversé l'effroyable. Quelques mots, qui racontent le courage, l'envie de mourir et le désir de tuer. Presque toutes ces femmes ont voulu tuer l'enfant du viol, quelques unes disent qu'aujourd'hui elles l'aiment.
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