jeudi 7 juin 2012

8 juin - Poverty is not a crime

La misère c'est moche. Ça mendie, ça fouille les poubelles, ça dort sur des cartons. Et puis ça a tendance à pas s'exprimer poliment. Donc, les édiles bien intentionnés essaient de la chasser hors de leurs murs - peine perdue, elle revient et squatte les places publiques les plus prestigieuses des plus belles villes... 


Un collectif d'organisations européennes (dont la fondation Abbé Pierre en France) invite à de grands rassemblements - à Athènes, Barcelone, Bruxelles, Budapest, Séville, Tessalonique. Et Lyon (10h, place de l’Hôtel de Ville): "Poverty is not a crime!" Appel pour la défense des droits civiques, avec l'idée que la répression de la misère sous ses formes les plus policières s'inscrit dans "un mouvement plus vaste de criminalisation de l'espace public, d'une société européenne dont les membres représentent d'abord un danger les uns pour les autres".
Cette idée-là, je la vois sans cesse s'affirmer, partout où l'espace cesse d'être "public", c'est-à-dire partagé et gratuit, sans nécessités économiques ni propriétés privées. Partout où l'obsession de "sécurité" l'emporte sur les priorités d'échange, de plaisir, de liberté - ou comment la sécurité crée l'insécurité: à force de rendre les espaces illisibles, difficiles à repérer, ils ne deviennent contrôlables qu'avec l'aide de la police. 
L'alliance "objective" du fric, du sécuritaire et du religieux menace la ville dans son essence même, celle d'être un lieu d'échange, où il y a de la place pour tout le monde (même si ça gêne, même si on s'engueule!)
Facile de parier que les foules vont pas se précipiter dans cette manif. Mais, sur le même thème, il y a du monde pour "Le Grand soir", film de Benoît Delepine et Gustave Kerven (avec Benoit Poelvoorde et Albert Dupontel).





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