Jour sans quoi? Ya un paquet de choses qui manquent. Jour sans amant,
of course. Jour sans argent à dépenser (à nouveau au rouge). Jour
sans chocolat (faut que je sois sérieuse, l'objectif c'est faire bon poids).
Mais pour le commun des mortels (dur rappel) c'est journée mondiale sans tabac.
Et comme je suis de mauvais poil, je vais faire terroriste : sans pitié pour
les fumeurs.
Misérables ou agacés, ils en appellent à la liberté pour défendre leur
vice, « déjà assez culpabilisés comme ça alors foutez-nous la paix ».
Et pourquoi donc ? Ravie de pouvoir enfin fréquenter les resto à la mode
et les bars traditionnellement enfumés, de ne plus entrer dans des chambres
d’hôtel parfumés au fond de cendrier ou, entre amis, de les voir s’éclipser
au lieu de perturber les repas. Pour le reste, pas question de transiger. Ils
se paient déjà assez de quarts d’heures sur les trottoirs aux frais de leur
boulot, empestent les bus où ils montent en écrasant leur mégot, justifient les
gabegies d’énergie aux terrasses, partout aménagées pour chauffer les oiseaux
(dans l’affaire, les bistrotiers perdent pas le Nord, tant pis pour la planète).
Mais le pire, c’est qu’ils coûtent. Ils « nous » coûtent en
sécurité sociale et en mutuelle autour de 6 milliards par an (si je me souviens
bien ?) : c’est que les « longues maladies » provoquées par
le tabac (cardio-vasculaires, cancers…) sont particulièrement chères. Alors,
s’ils y tiennent tant à fumer, les fumeurs, pourquoi ne s’engageraient-ils pas
à renoncer à la couverture sociale qui dorlote leur addiction ? C’est
dégueulasse, une idée pareille, trop injuste ? Oui. Pourquoi ostraciser
cette addiction-là alors que plein d’autres grèvent aussi les budgets
(l’obésité, l’alcoolisme, toute une palanquée de comportements plus ou moins
déviants)… Juste parce que. Ça suffit pas ? OK.
Nous ne sommes pas dans un monde parfait, faut que je m’y fasse. En
appeler au sens des responsabilités c’est bien mais un peu de compassion dans
ce monde de brutes ne peut pas faire de mal – critère d’humanisation à ne pas
négliger. Mais à ne pas dilapider non plus : entre la compassion et la
complaisance, il n’y a parfois qu’une feuille de papier à cigarette.
D’ailleurs, les joueurs ne nous obligent pas à rembourser leurs dettes. Les joueurs
de casino non, mais les banques oui, grosse maligne !
Quand je disais que c’était un jour sans.
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