mercredi 2 mai 2012

3 mai - Retourner, c'est apprendre beaucoup

6 ans plus tard, un nouveau livre sur Saint-Étienne. J'aime revenir sur les lieux des crimes, comme exercer une sorte de droit de suite, évaluer ce qui s'est fait ou pas de ce que j'avais annoncé, comprendre pourquoi les projets évoluent, comment ils gagnent ou perdent en qualité, en pertinence, en efficacité. Retourner, c'est apprendre beaucoup. D'ailleurs les sages zen disent que "partir c'est revenir" (ce que je ne crois pas, même un peu!)
Cette occasion m'est donnée par la chance d'une commande ultra urgente (publier le prochain ouvrage début octobre). Et aussi parce que l'épisode précédent (Construire un projet de ville - Saint-Étienne in progress, édité au Moniteur, avec Ariella Masboungi) s'était bien passé. Sans quoi les responsables de la Ville ne me le demanderait pas et sans quoi je n'accepterais pas non plus de relever le défi.
Saint-Étienne est une ville de grise réputation, facile à aimer bien qu'elle ne cherche pas à séduire. En quoi elle me rappelle Saint-Nazaire, autre cité traumatisée par la crise industrielle de la 2eme partie du 20ème siècle. Bien entendu, elle n'a pas la mer, même pas de fleuve, juste une rivière sauvagement enterrée par le modernisme. Un de ces cas dont Bernard Reichen dit qu'ils relèvent de la faute professionnelle pour un urbaniste : construire une ville loin de l'eau. Mais elle a des collines, un site magique que Michel Corajoud avait décrit avec enthousiasme: "La beauté ici n'est pas grandiose mais émouvante. Fine donc fragile." Il invitait à ne pas la gaspiller pour, fermement, organiser les futurs projets autour de la mise en valeur de cette géographie "qui compose une figure et une identité, donne sens aux espaces publics". A l'écouter, les gens de Saint-Étienne avaient presque les larmes aux yeux. Ont-ils suivi ses conseils?

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