mardi 20 mars 2012

21 mars - Ramallah

Nous sortons des frontières pour aborder les territoires palestiniens, visite éclair d'une journée. Pas espérer comprendre mais s'initier un peu, rabouter ce que je vois avec les informations accumulées au fil des ans, dans le désordre.
"Désordre", mot clé ici : balagan, il paraît que c'est déjà dans la Bible. Un trait étonnant du fonctionnement social consiste à annoncer des règles dures (du genre "on ne photographie pas à l'intérieur") pour finalement permettre très vite de les enfreindre et se révéler très libéral (au ministère des Affaires étrangères, fort beau bâtiment, les seuls lieux où photographier a été interdit, sont la salle de crise et le bureau du ministre): dura lex? Pas trop.
Les territoires palestiniens, mélange intense de pauvreté (les infrastructures, les services...) et de richesse (la manne de l'aide internationale et le business dynamique). Toute comparaison gardée, les villages de Jérusalem Est étonnent par l'état de leurs routes (il suffit de franchir un carrefour, passer de l'Ouest à l'Est, pour tomber dans les nids de poules) alors que les maisons sont visiblement cossues, grandes, revêtues de la même pierre blanche qui couvrent tous les bâtiments de la ville.
Cette obligation d'employer la pierre dite de Jérusalem (en fait elle vient d'Hébron) date des Ottomans, a été confirmée par le protectorat britannique, puis par l’État d'Israël... Information transmise en passant, comme si elle était naturelle. Et pourtant je n'ai pas en tête une autre cité au monde qui ait maintenu ainsi à travers tant de siècles une aussi lourde contrainte, sans aucune dérogation. Et il y a de quoi s'en étonner d'autant plus ici, où rien n'est simple, rien ne semble stable.  Jérusalem, le cœur du conflit, le point névralgique où les données religieuses compliquent dramatiquement des données déjà atrocement complexes.



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