Ibsen à imaginé une Dame et Camille est devenue cette reine de la mer, tout à fait celle dont je rêvais enfant, la Dame symbole des flux, de l'inconscient, des songes et des secrets, de ce qui ne se contient pas, l'eau l'eau souple et douce, froide et dangereuse, insondable, indomptable. L'eau qui échappe, toujours. Elle s'infiltre, elle disparaît pour renaître source, pluie, larmes. Tellement de larmes que je me noies dans cette eau salée.
Larmes, d'où viennent-elles, si loin enfance et au-delà, si proches dans l'instant qui passe - si j'y prête attention, souvent j'oublie mais elles attendent et surgiront à la moindre fêlure ouverte. Quand je ne sais plus être adulte, responsable de ma vie, me battre guerrière, je retombe dans leur royaume, petite, trop douce, gamine naviguant entre colère et chagrin.
Camille femme sirène, née Poissons, tapant dans les flaques pour créer des sons, c'est la magique idée de cette mise en scène nouvelle, de Claude Baqué aux Bouffes du Nord. J'espère m'y perdre, dans cette voix, cette musique liquides. Et cette évocation de l'amour - qui risque bien de me faire pleurer.
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