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mardi 26 juin 2012

27 juin - Icône

Déjà un prix Nobel de la paix, presque une sainte. En tout cas une image, d'une beauté, une sérénité, une violence insoutenables.
Cela fait tant de bien de voir la résistance, le courage triompher : partout, Aung San Suu Kyi est aimée, admirée.
Icône signifie que chacun d'entre nous pose sur ce visage les traits qu'il préfère y voir. Si je me laisse aller, je vois en Aung San Suu Kyi une divinité féminine d'un genre oublié : dure, guerrière, séduisante pourtant, douloureuse mais souriante... Aphrodite était de ce métal-là, avant d'être cantonnée au rôle de mégère amoureuse. 
Aung San Suu Kyi est une lame. Les souffrances endurées, les sacrifices, le charisme, le pouvoir acquis à la fois dans la lutte et la méditation, tout cela brûle. Son inflexibilité force le respect, surtout en ces temps de compromissions tous azimuts. Dans le nouveau rôle politique qui lui échoie, elle devient opportuniste, négociatrice. Encore une corde à son arc.  
 

dimanche 1 avril 2012

2 avril - Promesse

La Dame est entrée au parlement de Birmanie. Sarko annonce des mesures révolutionnaires. Y a-t-il aujourd'hui au monde figure plus respectée que Aung San Suu Kyi? Et plus maigre espoir de voir un pays se transformer pour le meilleur qu'en France? Dure dure, la médiocrité de nos débats politiques, que le "hasard des calendriers" (grotesque formule) incite à comparer à d'autres scrutins. 
C'est pas une raison pour nous souhaiter des drames majeurs (genre "il nous manque une bonne guerre", ou "rien de tel qu'une dictature militaire pour reconnaître les bienfaits de la démocratie"). Mais ça donne envie de secouer les puces de ces pauvres poulets d'élevage pérorant dans la basse-cour nationale (tiens, ya une chanson de Souchon sur "les volailles qui font l'opinion").
Un projet est une promesse - en urbanisme comme en amour, comme en politique. Pas de quoi s'étonner, donc, que nous ayons envie de promesses. François Bégaudeau dans Le journal à 100 voix de Telerama.fr fait mine de s'interroger: "A croire qu'on aime être déçu. Qu'on aime la politique pour ce qu'elle est, une promesse de déception toujours tenue." Ce que nous aimons, ce dont nous avons besoin, c'est de projet! Avec une part de naïveté (se souvenir de l'élection d'Obama, la ferveur, même si nous savions tous qu'il ne changerait pas le monde). Mais aussi avec réalisme : sans projet, pas la peine de se donner du mal ; faire semblant de s'intéresser, ça use. 
Le véritable enjeu de notre scrutin serait la préparation d'une mutation de société, autant économique qu'écologique et sociale. L'absence de prise de position sur ce thème caractérise la campagne : rideaux de fumée de Hollande endormant le bon peuple,  rodomontades sympas et nostalgiques de Mélanchon, comptes d'apothicaire de Bayrou,  mensonges de Sarko, avanies de Le Pen... Éva, la seule à parler, reste inaudible, comme quoi les Français n'ont pas envie d'entendre.
Ça prépare une prochaine présidentielle opposant Marine à Cécile?
En attendant, faut aller voir Les Adieux à la Reine, de Benoît Jacquot : que fait-on quand le volcan explose?