La plus grosse de l'année. La plus blanche, la plus ronde, la plus belle. Le soir du 15e jour du huitième mois lunaire, Fête de la lune. Fête de la mi-automne - ils ont à l'évidence raison, les Chinois, les équinoxes et les solstices ne marquent pas l'entrée dans les saisons mais leur mitan. Donc là nous y sommes, tempêtes, ciels bleus et grandes eaux tombant sur les toits. Au moment des grandes marées se festoie la fin des récoltes et des vendanges.
Comme toujours, les célébrations liées à la fertilité agraire se déclinent en mangeant : les gâteaux de lune sont riches, avec des graines de lotus, des dattes, des haricots rouges, des fruits confits... Et un œuf au milieu. C'est plutôt bon mais bizarre, à cause du salé dans le sucré et de ces goûts indéfinis, un peu trop bourratif (normal étouffe-chrétien), meilleur quand ça croque.
Cette nuit-là, cette lune-là est la plus terrible. La plus femme. La plus Yin - il reste un petit bout de Yang caché. Après, ça va redémarrer, l'énergie va remonter?
Comme chaque année, elle m'a empêchée de dormir la veille. Elle remue de l'inconscient, du tréfonds, de l'ombre. Ya des loups qui hurlent, de la mer en vagues. Elle me rappelle l'appel à l'intense. Elle rappelle que chacun de nous est double et que le vrai c'est l'autre. Elle demande d'être plus réel et de ne pas avoir peur.
Le Front de gauche a choisi de défiler pour le Non, le jour de la fête de la lune. Ya comme une logique. La lune Yin est aussi du côté du non.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire