4 heures du matin, il y a 44 ans. Les chars du Pacte de Varsovie entrent en Tchécoslovaquie. C'est la fin du Printemps de Prague. La fin de 68 aussi, de tous ces émois révolutionnaires qui ont secoué l'Europe et l'Amérique (même si la lutte contre la guerre du Vietnam ne faisait que commencer). Peut-être aussi la fin des années 60, les belles années rock - que France Inter a célébré dignement cet été, côté Beatles comme côté Stones.
Je me souviens de l'invasion de Prague - je lisais Le Monde sur la plage (il avait raison, le slogan "sous les pavés, la plage"). Dubček avait compté sur le soutien de la communauté internationale, qui s'en foutait (ou même qui préférait ne pas déplaire au grand camarade soviétique). Les Russes ont fait valoir la beauté de leur « assistance fraternelle » contre les « forces antisociales ». Les Tchèques ont été pacifistes et grandioses, émouvants et drôles (comme le slogan : "Ne nourrissez pas l'occupant: fermez à clef vos poubelles!"). Plus tard, à Science Po, j'ai travaillé sur cette période, sur les premiers craquements à l'Est. Et puis j'ai eu un ami praguois, architecte qui racontait si bien sa ville et j'ai aimé Prague la sombre. Et puis le Mur est tombé, la Révolution de Velours a détrôné les apparatchiks et amené au pouvoir Vaclav Havel, le plus magnifique président de République que l'Europe ait porté. En 1989 - elle prend son temps, Madame l'Histoire.
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