L'amitié, sel de la vie. Nathalie, perdue de vue depuis des mois-années, elle à Rennes moi à Paris. Mais l'autre jour au téléphone, soudain comme si c'était hier, la complicité, pareil. Et coup de chance, elle vient dans mon quartier ce vendredi.
Plaisir aussi de retrouver Francis, son tour du monde de l'innovation, le grand voyageur. Lui, ce sont quasi deux décennies de silence qui nous ont séparés - parti au Mexique puis à San Francisco. Et puis le revoilà. Et avec lui le plaisir intense du partage, comment nous avons vieilli - et pas tant que ça. J'écoute ses conseils (parfois d'une seule oreille mais ça reste intéressant, ce qu'un homme peut dire, forcément différent), j'adore giberner avec lui (les gens qui vous font sentir intelligent sont formidables).
Sans les amis, ma vie serait tellement moins pleine. Simplement (!) grâce à leur existence, qui me donne une place dans le monde, parce que je fais partie d'un réseau, toujours en mouvement (j'adore les faire se rencontrer, voir qu'ils s'aiment). Parce qu'ils existent, je suis meilleure, plus attentive, plus curieuse, et chaleureuse aussi (parfois mon indifférence me fait peur, ma brutalité).
Mais il y a aussi les souffrances d'amitié. Les semaines, les mois, les années passent, et le lien avec Pascale se meurt. Comme était mort avant le lien avec Jean-Marie (et maintenant c'est lui qui est mort). Il y a eu des ressentiments accumulés, des sentiments d'abandon, des non-dits. Comme dans les couples, sauf qu'en amitié c'est facile de ne plus se voir - pas besoin de rompre. Cent fois j'ai pensé écrire, mais dans quel but? Sauver ce qui peut l'être ou fermer la porte? Alors tant pis. Les anciens amis disparaissant sont des trous dans le tissu de ma vie, des notes perdues de ma partition. C'est ainsi.
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