Vingt ans ont coulé sous les ponts, ça fout le bourdon - vu qu'il ne s'est pas passé grand chose entre temps (et même, certains voient des reculs). Le thème majeur de Rio, cette année, c'est "économie verte et éradication de la pauvreté". J'y crois, au rebond possible des économies sur des innovations "vertes", à l'invention de nouveaux modèles, à un travail plus collectif ("collaboratif", c'est le mot clé). C'est une foi fragile, fondée seulement sur l'espérance d'une issue possible, alors que tous les indicateurs sont noirs plutôt que verts. Une foi pour imaginer qu'il y a une alternative au super conflit nettoyeur de cette humanité embarrassante (mérite-t-elle de survivre, avec toutes les conneries qu'elle répète, sans sembler apprendre de ses erreurs?).
Oui, ça fout le bourdon. De me rappeler le temps de mes études à Science Po, de René Dumont et de son livre, L'Afrique est mal partie qui m'avait tant choquée. Des premières alertes : la planète va-t-elle continuer à supporter nos modèles de croissance demandait déjà le Club de Rome en 1972 (oui, ça fait 40 ans!!!)? Voir les puissants continuer à s'agiter avec semble-t-il un seul vrai souci, "comment s'en mettre toujours plein les poches?' Voir l'Amérique d'Obama refuser toute taxe sur les transactions financières. Et la Chine toute taxe sur les transports. Et les nationalismes croitre et embellir.
Oh la la, oui, ça fout les jetons. Et pourtant c'est sûr la peur reste la plus mauvaise conseillère. Les raisons de catastropher se multiplient mais c'est pas une raison - depuis Rio 1992, le rapport de force nord sud a changé - peut-on compter sur les émergents pour réussir là oú les vieux ont échoué?
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