Un sujet pour le bac, épreuve de philo : "A quoi sert la révolution si je ne peux pas danser?" D'accord, ils vont sûrement formuler ça autrement mais je retrouve là les questions que le site de l’Étudiant annonce comme "probables" (toutes sections confondues) : la liberté, l'art, le désir. Et même la morale et la politique, le bonheur, la justice (plutôt réservées paraît-il aux économique et social)...
La question est posée par le Fonds pour les femmes en Méditerranée, qui organise un gala de soutien. L'atmosphère est devenue si lourde, en Tunisie, en Algérie, en Égypte... Pour cause d'islamisme certes mais pas seulement : parfois la religion a bon dos pour mettre d'accord les réactionnaires de tous poils. Ainsi en Tunisie en ce moment, où les pouvoirs invoquent les convictions antireligieuses (supposées) des artistes pour les menacer - voir un appel à soutien diffusé ces jours-ci par le Comité tunisien pour la défense de l'art et de la culture et par Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de Tunis-Manouba.
Je le sais depuis que je suis enfant : danser est un acte libertaire, provocateur - et libérateur grâce à toutes les émotions qu'il exprime, la joie, la colère, la tristesse... Seule à la maison, à 6-7 ans, je tournais comme une folle sur la Valse Accélération, plus tard j'ai hurlé en jerkant sur Satisfaction. Et aujourd'hui je sais encore que si l'angoisse me noue le corps, je peux danser en chantant à tue-tête.
Ne pas craindre de se répéter et citer encore Pina Bauch: "Dansez, dansez, sinon nous sommes perdus" (oui mon amour, c'est aussi un message pour toi).
Finalement, les sujets du Bac n'incitaient ni à la gaudriole ni à la danse ni à la révolte. Mais quand même, chez les ES (économique et social): «Peut-il exister des désirs naturels?», "Travailler, est-ce seulement être utile?", et un texte de Berkeley, "Devoir et Obéissance".
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