Une journée pour la justice sociale, à l'appel de tous les syndicats européens: il semble que ce soit la première fois. "Halte à la casse", c'est le mot d'ordre, activé par la conviction que les politiques de réduction des déficits sont des erreurs dramatiques si elles se contentent d'enfoncer le continent dans la récession. Les souffrances grecques font peur à tout le monde - même si les situations sont difficilement comparables, puisque là le crédit compense la fraude fiscale depuis des décennies.
Je ne sais pas trop quoi penser de la rigueur. Ma conviction : comme Rifkin, j'imagine que la crise multiforme dans laquelle le monde se débat n'a pas d'autre issue qu'une recomposition majeure. D'accord avec Rocard : "Nous avons oublié d'être radicaux dans nos manières de penser. Cela nous freine dans la recherche de nouvelles régulations." Voir son interview http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/02/25/michel-rocard-la-societe-de-demain-sera-moins-marchande-et-moins-cupide_1648319_1471069.html
Un exemple me donne espoir, la recomposition du système de santé suédois: une réduction drastique des budgets mais, parallèlement, une réflexion profonde sur le fonctionnement (et dysfonctionnement) du système, pour imaginer une organisation nouvelle, fondée sur des dispensaires dispersés dans tout le territoire, animés par moins de médecins que d'infirmières ou de kiné; les pontes sont consultés à distance et des hélicoptères emmènent les urgences dans un des rares grands hôpitaux du pays, qui continuent à développer les technologies de pointe. Bien sûr, ça fonctionne grâce à la bonne volonté des médecins (qui acceptent de ne plus être seuls maîtres à bord) et grâce à la modestie de tous (qui reconnaissent leurs doutes et n'hésitent pas à interroger plus sachant qu'eux).
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