jeudi 13 décembre 2012

14 décembre - à bout de souffle

Fin du marathon consultatif autour du Grand Paris: une grand messe orchestrée par Paris Métropole (association des élus de la région autour de la capitale) invite tous les citoyens intéressés à finir de donner leur avis. Pourtant, si on compte bien, il n'y a pas eu foule dans tous ces débats, peut-être 3000 personnes en 67 réunions organisées en Ile-de-France depuis septembre. Mais évidemment, le genre "ça ne se fera pas sans vous" ne marche plus vraiment, à force d'avoir fait la preuve de sa fausseté.
Au même moment, Pascal Auzannet, grand commis de la technocratie étatique, a rendu son rapport à la ministre avec pour douloureuse mission d'étaler le calendrier de réalisation du grand ouvrage ferré qui doit donner forme au Grand Paris. Car, avec son génie coutumier pour réduire les questions de stratégie et de vision politique à des choix d'infrastructures, la France a identifié la riche consultation sur le Grand Paris à la réalisation d'un superbe réseau de transport public. Une urgence, ceci-dit, puisque le réseau francilien est "à bout de souffle", tout le monde est d'accord. Mais les urbanistes associés dans l'Atelier du Grand Paris avaient proposé de limiter les dégâts en fabricant très vite et à moindre coût un ravaudage de ce qui existe, des extensions, des lignes de super-bus, des bouts de-ci de-là qui auraient au moins rendu le système intelligent. Idée brillante, immédiatement rejetée aux oubliettes - les techniciens n'aiment pas bricoler, surtout si on leur propose de voir grand. Moralité, les élus, l’État, la SNCF, la RATP, se sont mis d'accord sur le Grand Paris Express, chiffré aujourd'hui à quelques 30 milliards d'euros. Ouf! 
 http://www.territoires.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_Auzannet_Grand_Paris_Express.pdf

Pour avaler ça - puisqu'on sait mal en France fabriquer de l'infrastructure en la faisant payer en partie au secteur privé grâce aux opérations immobilières - le rapport Auzannet fabrique des scénarios à 30 ans. Les négo vont être dures, maintenant, à savoir où sont les urgences. Est-ce que le ministère de l’Égalité des territoires va savoir défendre les urgences sociales? 
Quant aux enjeux plus larges que les transports, que vont-ils devenir? Le rapport Auzannet, bon prince, leur consacre quatre lignes : "Aux enjeux de déplacements il convient de rajouter ceux relatifs à l’aménagement du territoire (rééquilibrage entre l’est et l’ouest, lutte contre la fracture territoriale…) et créer les conditions de stopper l’étalement urbain particulièrement coûteux pour la collectivité (coûts de déplacements, environnement, social…)."

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