mardi 13 novembre 2012

14 novembre - drôle et terrible

Beckett, Sami Frey, le théâtre de l'Atelier... La combinaison fait rêver. Nous allons voir "Premier amour", promesse de bonheur théâtral. La voix trop douce de Sami Frey, sa diction suspendue, sa beauté grise. Les mots trop vifs de Beckett, leur précision, bouleversante. Et le thème: histoire d'amour, que Samuel Beckett a écrite d'abord à 39 ans, revue quand il en avait 63. Je retrouve dans ce tout mes questions d'aujourd'hui - sur la vieillesse, bien sûr.
Depuis "En attendant Godot", ma première rencontre (avec Philippe Hottier, Mitia, l'atelier théâtre de Pierre Lamy), il est pour moi comme un soleil noir, impératif et émouvant bien que lavé de toute sensiblerie. Sami Frey, forcément parfait dans ce registre - il en a la double qualité, abstraction et incarnation. Il a dit: "L’écriture de Beckett est d’une très grande exactitude et d’une extrême dissolution. Il a une façon d’utiliser le combinatoire des sens jusqu’à épuisement du sujet. Ce qui fait que c’est très drôle et terrible en même temps."
© Photo Hélène Bamberger
Je voudrais pouvoir écouter la mécanique, pour apprendre (comment ça marche, moi qui veux écrire du théâtre), et en même temps en jouir, laisser gagner le miracle du théâtre, la représentation du sentiment, dialogue entre image et imaginaire, manifestation de forces venues d'ailleurs,.





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