dimanche 23 septembre 2012

24 septembre - Des trous dans le gruyère

Encore une journée à glandouiller... Ou, plus chic, procrastiner! Profiter de l'amant en petit-déjeuner rallongé, me remettre de son départ, rendez-vous à 3 heures et ensuite un petit passage à l'épilation. Et le soir diner chez Michel, donc pas de rattrapage possible. Une journée comme ça, c'est plus de trous dans le gruyère que de fromage. Presque des vacances?
A écouter Bruno Latour, stimulant philosophe des sciences et anthropologue, le difficile de vivre l'époque c'est de devoir à la fois relever l'ardente obligation de s'émanciper tout en reconnaissant sa dépendance au monde, exigence morale en conscience de crise. C'est le thème de son dernier ouvrage: Enquête sur les modes d'existence - une anthropologie des Modernes.
Où je retrouve mon incapacité personnelle à exister, aspiration à être pour moi-même, unique et égoïste, mais respirant dans un monde d'obligations, d'impuissances (comment concevoir sa liberté, alors qu'elle ne peut plus être comme autrefois un progrès à accomplir en ayant devant soi un monde infini?). Ce monde, en plus, n'est pas du tout ce qu'il devrait être. Et de surcroît ne me laisse pas la place que je mérite! Double raison de me sentir en colère, non? Latour parle d'une "paralysie" à nous comprendre nous-mêmes. Et invite à accepter les "contraintes de la terre". J'imagine que cette double compréhension peut guérir la colère. 
Son éclairage revisite l'enjeu de ce blog - tentative de trouver place à la fois à l'intérieur du soi et dans le lien au monde, en être vivant multicellulaire et multibranché. Donc, il n'y a pas d'autre issue que de poursuivre.


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