L’Épiphanie, si je me souviens, c'était toujours le 6 janvier - logique du voyage, il fallait 13 jours aux Rois mages pour atteindre Bethléem. Quand j'étais petite, en Espagne, los Reyes comptaient plus que Noël, c'étaient eux qui apportaient les cadeaux. Pas Santa Claus comme chez les Germains, pas le Père Coca Cola américain et ses habits rouges.
Alors voilà, l’Épiphanie cette année tombe le 8 (l'année dernière c'était le 7, etc.), forcément un dimanche - c'est familial.
Alors voilà, l’Épiphanie cette année tombe le 8 (l'année dernière c'était le 7, etc.), forcément un dimanche - c'est familial.
La notion d’Épiphanie me plaît énormément : comment une idée se "manifeste", se matérialise, prend forme. Dans le bréviaire chrétien, c'est l'idée que l'enfant Jésus devient le Christ parce que les Rois (après les bergers et avant les foules qui viendront l'écouter) le reconnaissent comme tel. Il prend forme par les cadeaux qui proclament au monde sa valeur. Nous-mêmes, chacun de nous, prenons-nous forme ainsi, par les cadeaux qui matérialisent l'amour de nos autruis (pour parler comme Valère Novarina)?
L'Épiphanie, quand j'étais enfant, c'était une fois l'an, une seule fois. Une seule chance de tirer la fève. Gagner la fève, emporter la couronne, j'imaginais que j'allais avoir de la chance cette année-là (bel espoir). Dans cette affaire de galette, le rituel païen perdure (comme toujours chez les Chrétiens, ces paresseux qui ont pris soin de se glisser dans les draps des croyances précédentes). Une fève, véritable, symbolisant le renouveau des grains enfouis dans la terre (belle promesse).
Aujourd'hui, la galette est riche de pâte d'amande, les boulangers commencent à la vendre dès le lendemain de Noël et persistent jusqu'à Mardi Gras. Comme quoi ça doit être sacrément rentable.
N'empêche, l'épiphanie demeure. Elle n'a pas attendu Jésus: dans la Grèce antique, elle nomme une "apparition", en particulier celle de Dionysos, dieu des pauvres et des esclaves, de la destinée, des saisons... Je la vois œuvrer en urbanisme, lorsque le "concept" du projet prend de l'évidence, commence à être partagé par assez de monde pour devenir irréversible, moment magnifique et indispensable : sans lui, le projet ne se réalisera jamais.
L'Épiphanie, quand j'étais enfant, c'était une fois l'an, une seule fois. Une seule chance de tirer la fève. Gagner la fève, emporter la couronne, j'imaginais que j'allais avoir de la chance cette année-là (bel espoir). Dans cette affaire de galette, le rituel païen perdure (comme toujours chez les Chrétiens, ces paresseux qui ont pris soin de se glisser dans les draps des croyances précédentes). Une fève, véritable, symbolisant le renouveau des grains enfouis dans la terre (belle promesse).
Aujourd'hui, la galette est riche de pâte d'amande, les boulangers commencent à la vendre dès le lendemain de Noël et persistent jusqu'à Mardi Gras. Comme quoi ça doit être sacrément rentable.
N'empêche, l'épiphanie demeure. Elle n'a pas attendu Jésus: dans la Grèce antique, elle nomme une "apparition", en particulier celle de Dionysos, dieu des pauvres et des esclaves, de la destinée, des saisons... Je la vois œuvrer en urbanisme, lorsque le "concept" du projet prend de l'évidence, commence à être partagé par assez de monde pour devenir irréversible, moment magnifique et indispensable : sans lui, le projet ne se réalisera jamais.
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