Bon anniversaire sœurette! Ya du soleil dehors, assorti à tes cheveux - mais oui, la blonde. Ton anniversaire, c'est l'entrée dans la rentrée, les choses sérieuses. Normal, on est passé chez les Vierges, qui ont pas marrante réputation - même s'il y a aussi des Vierges folles.
Voilà bien la parabole la plus injuste du Nouveau Testament, comme si le fait de brûler la lampe et de s'apprêter trop tôt pour le retour de l'époux méritait d'être puni! En réalité, à quoi rime de tout calculer? Est-ce la sagesse de mesurer ses émois? Longtemps je l'ai cru, profondément honteuse de toutes ces émotions qui me débordaient, me trahissaient et me faisaient faible face aux autres. Aujourd'hui je pense évidemment que ces émotions peuvent être bénies: elles sont la vie, elles sont l'expression du réel, sans travestissement, sans contrôle. Sans doute ces énergies en mouvement (e-motion, jeu de mot anglophone) méritent-elles d'être canalisées, transformées, pour nourrir la créativité. Mais les moquer c'est les rejeter, donc se priver de leur force et faire d'elles une source de douleur, qui va bloquer le processus créatif.
Tout cela est-il si loin de toi, ma sœur Anne? Oui et non. Loin de la tendresse que j'éprouve pour toi, ce lien qui prend racine dans notre bizarre terreau familial. Mais non, pas si loin de la famille, justement, celle d'un père qui répétait (comme son propre père le lui avait seriné) : "Tout ce qui est excessif est insignifiant" - adage de Talleyrand, cynique peu recommandable. Et oui, toutes les deux, nous partageons cette lutte intérieure entre "folie et sagesse", la vitalité et les émotions qui bouillonnent, le pas simple de les exprimer.
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